[Déclaration]
Un poète je suis pas, je cherche pas la rime,
puisque la vie même le sait pas.

[Introduction]
Mon corps est toujours mien mais combien de temps encore?
Dans la vie quotidienne, Ares reprend ses chances.
Mon pneuma coule toujours, vibrant comme avant.

[Première douleur]
Mais ils ont bien fui, tous mes proches.
Envahis par leurs propres difficultés
pour proprement faire face à cette vie.
Ma faiblesse, à l'épreuve de leur peur.

[Deuxième douleur]
Disparus sont mes amis,
dans une folle quête de sens pour cette vie,
se noyant dans leurs craintes,
d'une sombre et cruelle existence,
sentant Thanatos les menacer.

[Troisième douleur]
Mon amour part en balade,
entièrement sous le charme de Priapus,
pour un bien court moment,
considérant comme exaucement éternel,
bien décidé, les yeux fermés,
dégagé de toute contrainte.

[Observation]
Ma force, mes gestes, mon élan créateur,
seront reconnus quand d'autres les loueront,
car poursuivre ainsi, c'est trop demandé.
Si mes jours deviennent soudain de plus en plus noirs,
si mes nuits brillent d'une lumière écrasante,
je laisse ma résistance, ma révérance.
Pour ouvrir la voie à l'immense solitude.

[Aveux finals]
Combien de fois j'ai assisté aux obsèques
d'un voisin, d'un proche, ami, même d'un grand amour?
Fixant du regard le cercueil, les gens autour,
ne pensant qu'à une seule chose:
Quelle erreur ai je faite, me suis je trompé?
Que pourrait il jaillir de son corps?
Délivré de solitude.
Dont je suis toujours prisonnier.

Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah